jeudi 26 mars 2009

un projet pédagogique franco-argentin


il est né d'une discussion avec les enseignants de français, lors de mon passage. Comme ailleurs en Argentine, et comme dans d'autres pays, la présence du français régresse. Rien de vrament surprenant à cela, sinon qu'au XIXème siècle, la ville avait une composante française et francophone très importante, et qu'il suffit d'ouvrir l'annuaire des téléphones pour se rendre compte que les descendants venus de Savoie, de Suisse, du pays basque, de Belgique, du Nord Pas de Calais et de quelques autres régions sont toujours nombreux. Or, il semble bien que peu d'entre eux se sentent concernés par leurs origines,contrairement à ce qui se passe pour d'autres communautés. L'idée alors nous est venue de donner une visibilité à l'histoire française et francophone de la ville-et de la province, et de passer pour cela par le bais d'un projet pédagogique, une enquête menée par les professeurs et les apprenants de français. Et les résultats de cette enquête pourraient faire l'objet d'une exposition l'Alliance Française ouverte au public.
Pour amorer ce travail, il y avait un petite plaquette réalisée pour l'anniversaire de l'Alliance Française, et qui retraçait l'histoire de la présence française de la ville et ouvrait des pistes de recherche: la compagnie de chemin de fer gérée par la société Fives-Lille, qui avait draîné des immigrants de toutes catégories sociales, depuis les ingénieurs jusqu'aux mécaniciens et conducteurs de locomotives; la création de colonies agricoles dans la province, pricipalement exploitées par des immigrants belges, des commerçants et des artisans en grand nombre, des journalistes et créateurs de journaux francophones, et même, si on remontait dans le temps, un jésuite natif d'Abbeville, qui au XVIème siècle, avait peint un tableau, toujours visible dans l'église de la ville.
Il m'apparut tout de suite qu'il fallait travailler sur les documents d' archives argentines mais aussi sur les ressources disponibles en France, et donc d'imaginer un échange à distance, avec des élèves français apprenant l'espagnol.
Par chance, mon ami Julian Ferreyra, jeune enseignant de français à Corrientes, se trouve actuellement assistant d'espagnol dans des établissements de Nantes, et je lui ai demandé de réfléchir avec les enseignants d'espagnol la façon dont on pouvait impliquer leurs élèves.
Et, en termes de ressources humaines, nous avons également la collaboration très active de deux stagiaires de Sciences-po Toulouse, affectés au projet par l'Alliance de Santa fé...

mardi 24 mars 2009

couchers de soleil sur les fleuves du monde


un coucher de soleil sur un fleuve, c'est toujours un moment magique. Le ciel devenu écarlate, s'inverse sur le miroir des eaux, et puis soudain l'obscurité s'installe, il n'y a plus qu'une brise parfumée qui porte les bruits de bavardages dans la nuit qui s'installe...C'est toujours boulversant. J'ai le souvenir d'un soir à Vientiane, avec les rayons du soleil sur l'or des Vat, et du Mékong encore à Can tho où j'avais assisté à un lever de lune, et aussi des rives de la Matitanana, dans l'est de Madagascar. Je me demande toujours où sont les deltas. Even the weariest river winds somewhere safe to the sea, dit un poète anglais dont j'ai oublié le nom. La rivière la plus lasse...Je ne sais pas bien pourquoi l'immensité des fleuves est si troublante, plus encore que l'horizon ouvert sur le large, quand on est en mer. Peut être qu'il y a la présence secrète de l'autre rive qui se devine et sombre dans l'obscurité. Le Parana, je l'ai découvert à Corrientes, au Nord de l'Argentine, en 2006, dans un embrasement semblable, alors que nous marchions le long de la Costanera et que j'avais soudain envie de traverser en pirogue pour découvrir se qui se cachait dans les méandres du fleuve.


Tout les fleuves ont une histoire, je le sais. De retour en France, j'ai cherché dans les livres à en savoir plus. J'ai trouvé -grâce à Gallica-beaucoup de récits de voyageurs français à la fin du XIXème siècle et découvert que l'on allait couramment, en bateau à vapeur de Buenos Aires à Asuncion. Presque tout a changé des paysages qu'ils traversent, mais j'ai eu envie de faire ce voyage, de chercher un bateau sur lequel je pourrais embarquer. Finalement, ça s'est révélé très compliqué, surtout parce que presque personne ne comprenait pourquoi je tenais tant à remonter le Parana. Ca ne fait rien, je ne renonce pas tout à fait...


C'était en 2006. J'y suis revenue en 2007, puis en septembre 2008. Ma mission auprès des enseignants de français m'a conduite à Santa fé, qui se trouve à peu près à mi-chemin du parcours que je souhaitais faire... et alors un autre projet a vu le jour...